La Mer des Rochers à Sauve
Sur les hauteurs du village médiéval de Sauve, en plein cœur du Massif du Coutach, la Mer des Rochers offre aux promeneurs un spectacle magnifique, à la fois sauvage et comme sculpté par la nature au cours des siècles. Un site féérique à découvrir en famille.
Après avoir gravi les étroites ruelles de Sauve menant à la partie haute du village, on emprunte un sentier qui serpente au milieu de murs de pierres en ruines, vestiges d’anciennes habitations, constructions, citernes ou murets de soutènement d’anciennes terrasses agricoles.
L’étonnant chaos calcaire se dévoile lentement au fil d’un lacis de petits sentiers protégés par une nature luxuriante. Des rochers fantastiques aux formes improbables se dressent au milieu d’une végétation dense, de type garrigue, constituée principalement de chênes verts et de lauriers sauce.
Ces géants de pierre, façonnés par le temps, le vent et la pluie, forment un paysage féérique qui pourrait sembler « lunaire », s’il n’était cette épaisse végétation recouvrant le site. Cette nature foisonnante a pour origine la « terra rossa », une terre si riche que jusqu’au milieu du XXème siècle, d’abondants vergers de cerisiers, pêchers, figuiers et micocouliers y furent cultivés par les sauvains. Par la suite, face à la difficulté de travailler ces terres accidentées, l’exploitation des vergers fut abandonnée et la garrigue reprit ses droits.
Sur le sentier balisé (environ 5,5 km) qui parcourt la Mer de Rochers, vous croiserez le Castellas, construction emblématique de Sauve. En 1704, l’intendant du Languedoc Roussillon de Basville ordonna d’enclore dans les murs de Sauve le rocher du Castellas et d’y construire une guérite. Nul doute que ce lieu constituait un site privilégié pour la surveillance d’un secteur très large.
Enfin, aux abords de la Mer des Rochers, se trouve le Château de Roquevaire
Le château est un bâtiment construit au XVIIIème siècle sur un site d’occupation plus ancienne (citation d’un mas à la fin du XIIIème siècle, en proximité immédiate de l’ancien « castrum salavense»), par Henry Delmas abbé commanditaire de l’abbaye St Pierre de Sauve qui le détenait en bien propre.
Construit dans un style rappelant la période médiévale (ponts-levis, défenses en archère, pierres à bossage…) l’ensemble du château de Roquevaire et de son environnement de jardins en terrasses évoquent aussi par la présence d’une enceinte complète, par le soin apporté à la collecte de l’eau (buffet d’eau, salle de fraîcheur), par la présence d’une orangerie et de plantes exotiques ou rares (tulipes de Lécluse), le mythe du Paradis perdu et du jardin d’Eden, sans doute cher à l’abbé.
Ce site clos, où il pouvait se recueillir, à l’écart de son abbaye et de ses charges dans la ville de Sauve, rappelle l’antique hortus conclusus, le jardin clos de l’âme du Cantique des Cantiques. D’ailleurs n’avait-il pas fait inscrire, au dessus de la porte d’accès au site, la devise « In urbe omni, in deserto mihi » (à la ville je suis à tous, au désert je suis à moi) ? Lieu de réflexion où l’abbé avait fait établir aussi une bibliothèque richement garnie d’ouvrages et disposait d’œuvres d’art.
Les guerres de religion ont été fatales au bâtiment incendié dans la nuit du 31 janvier au 1er février 1703, par les troupes du chef camisard Rolland. Après un passage rapide entre les mains des seigneurs de Vibrac, il sera pendant longtemps le lieu de sépulture d’une famille protestante de Sauve. Il a fait depuis l’objet de multiples rénovations.
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du Piémont Cévenol
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