Moulin de la Mouleyrette

La commune de Colognac est riche d’un très ancien moulin à eau, bâti à flanc de coteau, quelques dizaines de mètres sous la route qui va de Colognac au col du Rédarès, au bord de la rivière de Coulègne.

Historique du moulin

Le moulin de la Mouleyrette fut probablement bâti entre 1586 et 1596. On suppose que ce moulin, qui s’appelait alors « moulin de Perrache », était exclusivement destiné aux moutures des divers domaines de la famille étendue des Falguerolles (plus de six mas !), pour éviter d’avoir à recourir aux autres moulins du village (au moins trois), tous taxés par le seigneur de Colognac.


Le moulin est un moulin bladier
(pour la mouture des céréales : blé, seigle, orge) à deux « roudets » qui entraînent directement les meules. Ce système, simple, et peu fragile est particulièrement bien adapté aux « valats » cévenols, dont le débit, faible en été,  peut très brutalement grossir lors des pluies automnales.

La particularité du moulin de Colognac, est que les deux jeux de meules sont alimentés par le même courant d’eau et disposés « en batterie », dans deux bâtiments jointifs mais distincts. Cette disposition permettait d’utiliser au mieux le site encaissé, et de moduler l’activité suivant la saison et l’affluence.

À la fin du XVIIème siècle, il est acquis par le propriétaire du mas de la Mouleyrette, dont le fermier sera désormais en même temps meunier pour le village, pendant deux siècles.
Son activité baisse sous le Second Empire, il s’arrête vers 1890, son mécanisme est démonté en 1902.

Projet de restauration

Douze ans d’effort

En 1990, deux vacanciers venant du Nord, région ou l’on sauve des moulins, sont enthousiasmés par le site et suggèrent de le restaurer avec l’aide de « Camps de jeunes volontaires ».   
L’idée fait son chemin et, en 1991, l’association de sauvegarde «Le moulin de la Mouleyrette» est fondée par un groupe d’amis du village et des estivants. Une convention est signée avec la municipalité, complétée en 1993 par une délibération au terme de laquelle la commune, propriétaire, se charge de la maîtrise d’ouvrage des parties soumises à permis de construire.

Peu à peu, le vieux moulin réapparaît

Nettoyage des abords et des accès, sauvegarde des parties ruinées, couverture du moulin supérieur, reconstruction de l’escalier, reconstruction du mur de soutènement. Débroussaillage et remise en état de l’ancien chemin. 

Puis, ces travaux achevés, la municipalité, maître d’ouvrage, en accord et avec la collaboration de l’association, maître d’œuvre délégué, s’engage dans la recherche de subventions et de spécialistes pour la poursuite de la restauration.

Cela veut dire le reconstruire aussi fidèlement que possible mais également essayer de retrouver son mode de fonctionnement, les gestes du meunier et les relations que cet ensemble entretenait avec les villages voisins.

Il s’agit donc de faire de ce site, une sorte d’écomusée qui participe au développement du village. Des photos, des archives, les souvenirs de personnes ayant connues d’autres personnes permettent petit à petit d’esquisser des réponses.

L’association espère pouvoir partager ses découvertes avec d’autres passionnés, architectes, maçons, historiens, curieux, hydrologues, géographes, randonneurs… Tous ces gens qui au cours de leurs « voyages » se sont arrêtés un jour devant un moulin et continuent toujours à entendre la roue tourner.